Comment soulager les douleurs neuropathiques ? Le regard de notre expert.

professeur Chabot

Notre Expert : Pr Jean-Michel CHABOT

Jean-Michel Chabot est médecin et Professeur de santé publique. De 2010 à 2017, il a été conseiller médical de la Présidence de la HAS et membre de la Commission nationale des études de santé (CNES). De 2002 à 2004, il avait été conseiller au cabinet du ministre de la Santé Jean-François Mattéi après avoir été secrétaire de la conférence des Doyens de médecine de 1998 à 2002. Actuellement, il poursuit son activité aux comités de rédaction de la Revue du Praticien et du Concours Pluripro.

D’après, Cleveland Clinic Resources Center (updated july 2020). Neuropathic Pain.
 

 

Le traitement de la douleur a fait de considérables progrès depuis une vingtaine d’années. Non pas tant en raison de nouvelles possibilités thérapeutiques mais avant tout parce que les médecins y accordent désormais une pleine valeur et qu’il est devenu de plus en plus insupportable de laisser des malades démunis face à leur(s) douleur(s).

La Cleveland Clinic une des organisations de soins américaines parmi les plus réputées (avec près de 50 établissements d’accueil en ambulatoire des patients de soins primaires, principalement dans l’Ohio et en Floride et deux implantations récentes dans les Pays du Golfe Persique). Un site d’informations et de conseils pour les patients est aisément accessible. Les informations y sont scientifiquement validées et régulièrement mises à jour. C’est en particulier le cas pour la prise en charge optimale des douleurs neuropathiques.
Il s’agit de douleurs en lien avec des atteintes des nerfs périphériques – ce qui exclut le système nerveux central, le cerveau et la moelle épinière – et concerne donc l’ensemble de l’organisme, jusqu’à la pointe des pieds ou le bout des doigts. Ces atteintes peuvent être d’origine très diverses, métaboliques, infectieuses, dégénératives, traumatiques, iatrogènes, etc …


En fréquence, c’est le diabète qui est à l’origine de la plus grande part (de l’ordre de 30%) des douleurs neuropathiques. Mais on trouve également des maladies neurologiques comme la sclérose en plaques ou bien le Parkinson, infectieuses comme les douleurs post zostériennes¹ , ou encore à la suite d’amputations accidentelle ou bien thérapeutique (syndrome douloureux du « membre fantôme »). Les chimiothérapies notamment anti-cancéreuses ou la radiothérapie peuvent également provoquer des douleurs neuropathiques tout comme l’alcoolisme chronique.

Ce sont dans la plupart des cas des douleurs spontanées de types très variables (choc, piqure, décharge électrique, crampe …) qui surviennent en dehors de toute stimulation. Des troubles du sommeil associés sont fréquents.
Le traitement implique bien sûr de contrôler/éliminer l’éventuelle cause sous-jacente (par exemple : mieux équilibrer le diabète) puis de privilégier les trois orientations suivantes :

  • Réduire les phénomènes douloureux, souvent grâce à des anti dépresseurs ou anti-épileptiques
  • Maintenir les mouvements et l’activité
  • Accompagner le mieux-être du patient. Ainsi, la rééducation et la médecine physique comme l’accompagnement psychologique du patient, individuellement ou bien en petit groupe sont essentiels.

[1] Chez certaines personnes qui ont eu un zona, la douleur continue après la disparition de l’éruption cutanée peut persister.